Harmonieusement, retentit une musique de table, alors que nous allions nous attabler.
Tino , muni d'une boussole, est dans le jardin envahi par les rhizomes et voit une orange. Sur la passerelle, il dit qu’est-ce que c’est comme fleur. Il demande ce que c’est comme nuage. Le père dit que les choses ne se transforment pas et qu'une fleur est une fleur. Tino prend l’orange et dit papa réseaute-moi le nuage. Le père réseaute la fleur et met six tranches dans la main de Tino . Le père mange une tranche -quelles agapes jubilatoires -et dit que pour être compatible, une tranche est une tranche. Point de palabres!Tino mange. Il dit c’est une tranche de nuage elle a un goût de choeur. Il désire savoir ce que c’est comme choeur. Le père dit que les choses sont pérennes: un nuage est un nuage et une orange est une orange,conformément à son génome .Ailleurs, Tino a une vision: une limace. Le père a une vision: un petit chien de Calabre apprivoisé. Le père dit qu’est-ce que c’est que ce clair de terre dans le jardin. Il demande qu’est-ce que c’est que cette cordée dans le jardin. Tino dit ce n’est pas un fil de cordée dans le jardin c’est une orange avec deux capteurs; Le père réseaute l’orange et, complice, dit :voici pour toi une tranche de pluie sur ton visage, voici une tranche de neige et voici une tranche de patatras. Clic! dit Tino et il donne avec tact l’orange à l'accueillant ramoneur.
Miss Yves
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samedi 30 avril 2011
Lipogramme en "e" Choral: Musica in tabula, cum harmonia
Lipogramme en "e"
Choral: Musica in tabula, cum harmonia
Tino, dans son parc, vit un citron. Il dit: cactus ariocarpus ou opuntia ficus ?Il dit : cirrus ou cumulus? Papa dit: cactus a pour signification cactus. Point final.Tino saisit son citron puis dit: papa, raizot' moi un cirrus.Papa raizota un cactus puis donna six quarts du cactus à Tino.Papa avala un quart du cactus puis dit: un quart a pour signification un quart, point final.Tino avala puis dit: mon cirrus mi-parti a un goût de cactus. Voilà un vrai balthazar! Il dit: actus ariocarpus ou opuntia ficus ?Papa dit: cirrus a pour définition cirrus, citron a pour définition citron. Point final. Tino vit un limaçon. Papa vit un chiot calabrais. Papa dit: crachin ou grain dans mon parc ? Puis il dit: Quoi ?Un corps astral dans mon parc ? Tino dit: aucun fil liant un corps astral dans ton parc , mais un citron bicornu.Papa raizota son citron puis dit, d'un air coquin: Pour toi , du crachin (un miot) , pour toi un flocon (un miot) , pour toi , du patatras! (un miot) Chic!dit Tino, puis il mit son citron dans la main d'un amical minot savoyard au bout du cordon .
Miss Yves , Avant: du nord au sud. (Un miot)
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Texte-souche:
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Musique de table.
Tino est dans le jardin et voit une orange. Il dit qu’est-ce que c’est comme fleur. Il demande ce que c’est comme nuage. Le père dit qu’une fleur est une fleur. Tino prend l’orange et dit papa pèle-moi le nuage. Le père pèle la fleur et donne six tranches à Tino. Le père mange une tranche et dit qu’une tranche est une tranche. Tino mange. Il dit c’est une tranche de nuage elle a un goût de fleur. Il demande ce que c’est comme fleur. Le père dit qu’un nuage est un nuage et qu’une orange est une orange. Tino voit une limace. Le père voit un petit chien de Calabre. Le père dit qu’est-ce que c’est que cette pluie dans le jardin. Il demande qu’est-ce que c’est que cette comète dans le jardin. Tino dit ce n’est pas une queue de comète dans le jardin c’est une orange avec deux cornes. Le père pèle l’orange et dit voici une tranche de pluie voici une tranche de neige et voici une tranche de patatras. Chouette dit Tino et il donne l’orange au ramoneur.
Oskar Pastior, extrait de Après l’est et l’ouest, chez Textuel, collection L’oeil du poète, 2001, traduction Alain Jadot, version originale dans Höricht, Klaus Ramm, 1975
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accueillant
agapes
avec
chœur
complice
cordée
fil
harmonieusement
main
réseauter.....................................................................................................................................................
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Oskar Pastior, extrait de Après l’est et l’ouest,chez textuel, collection L’oeil du poète, 2001, traduction Alain Jadot, version originale dans Höricht, Klaus Ramm, 1975
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Texte-souche:
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Musique de table.
Tino est dans le jardin et voit une orange. Il dit qu’est-ce que c’est comme fleur. Il demande ce que c’est comme nuage. Le père dit qu’une fleur est une fleur. Tino prend l’orange et dit papa pèle-moi le nuage. Le père pèle la fleur et donne six tranches à Tino. Le père mange une tranche et dit qu’une tranche est une tranche. Tino mange. Il dit c’est une tranche de nuage elle a un goût de fleur. Il demande ce que c’est comme fleur. Le père dit qu’un nuage est un nuage et qu’une orange est une orange. Tino voit une limace. Le père voit un petit chien de Calabre. Le père dit qu’est-ce que c’est que cette pluie dans le jardin. Il demande qu’est-ce que c’est que cette comète dans le jardin. Tino dit ce n’est pas une queue de comète dans le jardin c’est une orange avec deux cornes. Le père pèle l’orange et dit voici une tranche de pluie voici une tranche de neige et voici une tranche de patatras. Chouette dit Tino et il donne l’orange au ramoneur.
Oskar Pastior, extrait de Après l’est et l’ouest, chez Textuel, collection L’oeil du poète, 2001, traduction Alain Jadot, version originale dans Höricht, Klaus Ramm, 1975
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accueillant
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avec
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Oskar Pastior, extrait de Après l’est et l’ouest,chez textuel, collection L’oeil du poète, 2001, traduction Alain Jadot, version originale dans Höricht, Klaus Ramm, 1975
Harmonieusement , retentit une musique de table.
Musique de table. Tino est dans le jardin et voit une orange. Il dit qu’est-ce que c’est comme fleur. Il demande ce que c’est comme nuage. Le père dit qu’une fleur est une fleur. Tino prend l’orange et dit papa pèle-moi le nuage. Le père pèle la fleur et donne six tranches à Tino. Le père mange une tranche et dit qu’une tranche est une tranche. Tino mange. Il dit c’est une tranche de nuage elle a un goût de fleur. Il demande ce que c’est comme fleur. Le père dit qu’un nuage est un nuage et qu’une orange est une orange. Tino voit une limace. Le père voit un petit chien de Calabre. Le père dit qu’est-ce que c’est que cette pluie dans le jardin. Il demande qu’est-ce que c’est que cette comète dans le jardin. Tino dit ce n’est pas une queue de comète dans le jardin c’est une orange avec deux cornes. Le père pèle l’orange et dit voici une tranche de pluie voici une tranche de neige et voici une tranche de patatras. Chouette dit Tino et il donne l’orange au ramoneur.
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Mots de la francophonie 2010:
accueillant
agapes
avec
chœur
complice
cordée
fil
harmonieusement
main
réseauter
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Mots de la francophonie 2009
AILLEURS
CAPTEUR
CLAIR DE TERRE
CLIC
COMPATIBLE
DESIRER
GENOME
PERENNE
TRANSFORMER
Vision
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Harmonieusement, retentit une musique de table.
Tino est dans le jardin et voit une orange. Il dit qu’est-ce que c’est comme fleur. Il demande ce que c’est comme nuage. Le père dit que les choses ne se transforment pas et qu'une fleur est une fleur. Tino prend l’orange et dit papa réseaute-moi le nuage. Le père pèle la fleur et met six tranches dans la main de Tino . Le père mange une tranche -quelles agapes ! et dit que pour être compatible, une tranche est une tranche. Tino mange. Il dit c’est une tranche de nuage elle a un goût de choeur. Il désire savoir ce que c’est comme choeur. Le père dit que les choses sont pérennes: un nuage est un nuage et une orange est une orange,conformément à son génome .Ailleurs, Tino a une vision: une limace. Le père a une vision: un petit chien de Calabre. Le père dit qu’est-ce que c’est que ce clair de terre dans le jardin. Il demande qu’est-ce que c’est que cette cordée dans le jardin. Tino dit ce n’est pas un fil de cordée dans le jardin c’est une orange avec deux capteurs; Le père pèle l’orange et, complice, dit voici une tranche de pluie voici une tranche de neige et voici une tranche de patatras. Clic! dit Tino et il donne l’orange à l'accueillant ramoneur.
Miss Yves
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Mots de la francophonie 2010:
accueillant
agapes
avec
chœur
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Mots de la francophonie 2009
AILLEURS
CAPTEUR
CLAIR DE TERRE
CLIC
COMPATIBLE
DESIRER
GENOME
PERENNE
TRANSFORMER
Vision
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Harmonieusement, retentit une musique de table.
Tino est dans le jardin et voit une orange. Il dit qu’est-ce que c’est comme fleur. Il demande ce que c’est comme nuage. Le père dit que les choses ne se transforment pas et qu'une fleur est une fleur. Tino prend l’orange et dit papa réseaute-moi le nuage. Le père pèle la fleur et met six tranches dans la main de Tino . Le père mange une tranche -quelles agapes ! et dit que pour être compatible, une tranche est une tranche. Tino mange. Il dit c’est une tranche de nuage elle a un goût de choeur. Il désire savoir ce que c’est comme choeur. Le père dit que les choses sont pérennes: un nuage est un nuage et une orange est une orange,conformément à son génome .Ailleurs, Tino a une vision: une limace. Le père a une vision: un petit chien de Calabre. Le père dit qu’est-ce que c’est que ce clair de terre dans le jardin. Il demande qu’est-ce que c’est que cette cordée dans le jardin. Tino dit ce n’est pas un fil de cordée dans le jardin c’est une orange avec deux capteurs; Le père pèle l’orange et, complice, dit voici une tranche de pluie voici une tranche de neige et voici une tranche de patatras. Clic! dit Tino et il donne l’orange à l'accueillant ramoneur.
Miss Yves
mardi 26 avril 2011
Retour vers Babel en dix mots
Texte-souche:
Bal chez Temporel
Si tu reviens jamais danser chez Temporel
Un jour ou l’autre
Pense à ceux qui tous ont laissé leurs noms gravés
Auprès du nôtre
D’une rencontre au bord de l’eau
Ne restent que quatre initiales
Et deux cœurs taillés au couteau
Dans le bois des tables bancales
Si tu reviens jamais danser chez Temporel
Un jour ou l’autre
Pense à ceux qui tous ont laissé leurs noms gravés
Auprès du nôtre
Sur le vieux comptoir tu pourras
Si le cœur t’en dit boire un verre
En l’honneur de nos vingt carats
Qui depuis se sont fait la paire
Si tu reviens jamais danser chez Temporel
Un jour ou l’autre
Pense aux doigts qui tous ont laissé quelques " je t’aime "
Auprès du nôtre
Dans ce petit bal mal famé
C’en est assez pour que renaisse
Ce qu’alors nous avons aimé
Et pour que tu le reconnaisses
Si tu reviens jamais danser chez Temporel
Un jour ou l’autre
Pense aux bonheurs qui sont passés là simplement
Comme le nôtre
Paroles:André Hardellet
/interprètes :Guy Béart,Patachou
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accueillant
agapes
avec
chœur
complice
cordée
fil
harmonieusement
main
réseauter
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Retour vers Babel en dix mots
Si tu reviens pour réseauter par chez Babel
Un jour ou l’autre
Pense aux panneaux sur qui sont tous ces noms gravés
Auprès du nôtre
D’une rencontre au fil de l’eau
Ne restent que quatre initiales
Avec deux cœurs mis au couteau
Au bois des friteries banales
Si tu renoues une cordée par chez Babel
Un jour ou l’autre
Pense au choeur de ceux qui ont leur graphie gravée
Près de la nôtre
Sur la vieille barrière tu pourras
Si le cœur t’en dit boire un verre
En l’honneur d'agapes et d'appâts
Bien au-delà de la frontière
Si tu reviens respirer l'air un soir pareil
Un jour ou l’autre
Pense aux mains qui nous ont laissé quelques " je t’aime "
Auprès du nôtre
Complices dans ce Babel mal fermé
C’en est assez pour que renaisse
Ce qu’alors nous avons aimé
Que d'un Hou ! tu le reconnaisses
Si tu reviens en accueillant par chez Babel
Un pain d'épeautre
Pense aux bonheurs passés là harmonieusement
Comme le nôtre
Miss Yves
Diomira -Babel
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En partant de là et en allant trois jours vers le levant, l’homme se trouve à Diomira, une ville avec soixante coupoles d’argent, des statues en bronze de tous les dieux, des rues pavées d’étain, un théâtre en cristal, un coq en or qui chante chaque matin sur une tour. Toutes ces beautés, le voyageur les connaît déjà pour les avoir vues aussi dans d’autres villes. Mais le propre de celle-ci est que si l’on y arrive un soir de septembre, quand les jours raccourcissent et que les lampes multicolores s’allument toutes ensemble aux portes des friteries, et que d’une terrasse une voix de femme crie : hou !, on en vient à envier ceux qui à l’heure présente pensent qu’ils ont déjà vécu une soirée pareille et qu’ils ont été cette fois-là heureux.
Italo Calvino , les villes invisibles
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Frontière
Passer une frontière est toujours quelque chose d'un peu émouvant: une limite imaginaire, matérialisée par une barrière de bois suffit pour tout changer, et jusqu'au paysage même. C'est le même air, c'est la même terre, mais la route n'est pas tout à fait la même, la graphie des panneaux routiers change, les boulangeries ne ressemblent plus tout à fait à ce que nous appelions, un instant avant, boulangeries, les pains n'ont plus la même forme.
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semaine de la langue française,
Zazie c'est quoi?
Dix mots qui nous lient
accueillant
agapes
avec
chœur
complice
cordée
fil
harmonieusement
main
réseauter
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A la manière de Dino Buzzati!,
Progressions in Le K
Dix mots qui nous lient
Des jambes harmonieusement galbées
Un clin d'oeil complice
Un numéro de téléphone à réseauter
Une garçonnière très accueillante
Des agapes en tête-à tête
Un choeur de roucoulements
Avec, pour finir
Une main a(c) cordée
Un fil à la patte
Miss Yves
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Zazie c'est quoi?
mercredi 20 avril 2011
Dix maux à vélo
Le vélo est l’école du vent.
On compte deux sortes de vents cyclistes : le vent objectif et le vent relatif. Le premier est celui que fabrique la mécanique du monde et le second est l’œuvre du cycliste tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il est rapide, plus le cycliste fabrique du vent.
Le vent du monde est celui qui nous vient de face. Contre lui, je ne connais pas d’autre remède que l’amitié et la solidarité. Le jour où vous prenez un grand vent du nord bien installé dans la pipe, rien ne vaut un camarade aux larges épaules. Vous vous faites petit derrière lui et vous attendez que ça passe. Plus précisément, vous attendez qu’il s’écarte pour vous céder le relais et aller au charbon à votre tour.
Paul FOURNEL, Besoin de vélo, Seuil, 2001.
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accueillant
agapes
avec
chœur
complice
cordée
fil
harmonieusement
main
réseauter
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On réseaute deux sortes de vents cyclistes:
le vent objectif et le vent relatif. Le premier est celui que fabrique, de fil en aiguille, la mécanique du monde et le second est l’œuvre du cycliste tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il appuie harmonieusement sur les pédales, plus le cycliste fabrique du vent.
Le vent du monde est celui qui nous vient de face. Contre lui, je ne connais pas d’autre remède que de trouver un complice . Le jour où soufflent , en choeur contre vous , vent du nord et vent d'est rien ne vaut un camarade avec de larges épaules. Vous vous faites petit derrière le dos accueillant de ce nouveau premier de cordée, et vous attendez que ça passe. Plus précisément, vous attendez qu’il s’écarte pour vous passer la main et aller au charbon à votre tour avant de fraternelles agapes.
Miss Yves, le vélo sans maux, Seuil, 2001.
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vendredi 15 avril 2011
Dix mots maudits
- (Sable diagonal)
- Écouter (MP3 - 1,5Mo)
- IMG/mp3/01letellier_annan.mp3
En Annan, au jour de la première pluie de printemps, l’enfant qui va avoir dix ans dans l’année tire au hasard une pierre d’argent hors d’un sac de toile.
Sur cette pierre est gravé son devenir d’adulte. Le sort désigne aussi bien son futur métier, l’identité de son compagnon ou de sa compagne, le nombre de ses enfants que la date de sa mort. Certains destins sont heureux et doux, d’autres d’une effrayante banalité, quelques-uns enfin tumultueux et sanglants. Mais aussi terribles soient-ils, tous les citoyens d’Annan s’y conforment à la lettre, sans amertume ni révolte.
Nous avons fait part à notre guide de notre étonnement. Il a souri.
— Subir le plus tragique des destins n’est rien, si l’on se sait innocent de son propre malheur.
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accueillant
agapes
avec
chœur
complice
cordée
fil
harmonieusement
main
réseauter
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Dix mots maudits
1-
A dos de chameau, reliés à la caravane comme dans une même cordée, nous finissons par atteindre la vallée d'Annan, pays des vents éternels, au bout de trois journées suffocantes.L'air toujours en mouvement charrie
des effluves de désert et de mer, et transporte une fine poussière couleur de rouille qui finit par imprégner les moindres fils de chaque vêtement.Impossible de bavarder, de réseauter, complices, dans la rue , tellement son sifflement continuel nous assourdit. Le Manuel de la Rose des Sables raconte que si le vent devait cesser un jour de souffler, les murs de toutes les villes d’Annan s’effondreraient en choeur.
En Annan, au jour de la première pluie de printemps, l’enfant qui va avoir dix ans dans l’année tire d'une main hasardeuse une pierre d’argent hors d’un sac de toile.des effluves de désert et de mer, et transporte une fine poussière couleur de rouille qui finit par imprégner les moindres fils de chaque vêtement.Impossible de bavarder, de réseauter, complices, dans la rue , tellement son sifflement continuel nous assourdit. Le Manuel de la Rose des Sables raconte que si le vent devait cesser un jour de souffler, les murs de toutes les villes d’Annan s’effondreraient en choeur.
Sur cette pierre est gravé son devenir d’adulte. Le sort désigne aussi bien son futur métier, avec qui il se mariera, le nombre de ses enfants que la date de sa mort. Certains destins sont heureux et doux, promis à de plantureuses et fraternelles agapes, d’autres d’une effrayante banalité, quelques-uns enfin tumultueux et sanglants. Mais aussi terribles soient-ils, tous les citoyens d’Annan s’y conforment à la lettre, accueillant l'oracle sans amertume ni révolte.
— Subir le plus tragique des destins n’est rien, si l’on se sait innocent de son propre malheur.
Miss Yves
2-
Dix mots maudits dits à Annan
Maudite soit la cordée de la caravane qui me conduisit à Annan, dans le val où la poussière soulevée par le vent imprègne le moindre fil de tout vêtement, dans la ville où les vents incessants soufflent en choeur, assourdissant ceux qui, complices, voudraient réseauter.
Maudit soit le premier jour de pluie du printemps, où l'enfant , vers sa dixième année, tire d'un sac de toile, une pierre d'argent d'une main hasardeuse.
Maudite soit la pierre avec laquelle il connaîtra son sort, faste ou néfaste, s'il sera ou non convié à des agapes fraternelles, lui révélant avec qui il convolera.
Maudit soit le guide souriant harmonieusement malgré notre étonnement.
Maudits soient les dix mots stoïques accueillant favorablement tout arrêt du destin !
Miss Yves
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mercredi 13 avril 2011
Dis-moi dix mots au sujet de Diomira
En partant de là et en allant trois jours vers le levant, l’homme se trouve à Diomira, une ville avec soixante coupoles d’argent, des statues en bronze de tous les dieux, des rues pavées d’étain, un théâtre en cristal, un coq en or qui chante chaque matin sur une tour. Toutes ces beautés, le voyageur les connaît déjà pour les avoir vues aussi dans d’autres villes. Mais le propre de celle-ci est que si l’on y arrive un soir de septembre, quand les jours raccourcissent et que les lampes multicolores s’allument toutes ensemble aux portes des friteries, et que d’une terrasse une voix de femme crie : hou !, on en vient à envier ceux qui à l’heure présente pensent qu’ils ont déjà vécu une soirée pareille et qu’ils ont été cette fois-là heureux.
Italo Calvino - Les villes invisibles (Seuil), traduit de l’italien par Jean Thibaudeau
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Dis-moi dix mots au sujet de Diomira
Italo Calvino - Les villes invisibles (Seuil), traduit de l’italien par Jean Thibaudeau
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agapes
avec
chœur
complice
cordée
fil
harmonieusement
main
réseauter
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Dis-moi dix mots au sujet de Diomira
En quittant sa cordée et en allant trois jours vers le levant, l'homme se trouve à Diomira, plus impressionnante qu'accueillante, avec soixante coupoles d'argent, des statues en bronze de tous les dieux et leurs mains d'argent, des rues pavées d'étain réseautant les avenues, un théâtre en cristal, un coq en or qui chante harmonieusement chaque matin sur une tour construite au fil à plomb.Toutes ces beautés, le voyageur les connaît déjà pour les avoir vues aussi dans d’autres villes. Mais le propre de celle-ci est que si l’on y arrive un soir de septembre, quand les jours raccourcissent et que les lampes multicolores s’allument toutes ensemble aux portes des friteries qui dispensent leurs agapes,et que d'une terrasse, un choeur -ou un solo - féminin crie hou!on se sent complice de ceux qui à l’heure présente pensent qu’ils ont déjà vécu une soirée pareille et qu’ils ont été cette fois-là heureux.
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Zazie c'est quoi?
Musique de table en dix notes de lecture
Musique de table.
Tino est dans le jardin et voit une orange. Il dit qu’est-ce que c’est comme fleur. Il demande ce que c’est comme nuage. Le père dit qu’une fleur est une fleur. Tino prend l’orange et dit papa pèle-moi le nuage. Le père pèle la fleur et donne six tranches à Tino. Le père mange une tranche et dit qu’une tranche est une tranche. Tino mange. Il dit c’est une tranche de nuage elle a un goût de fleur. Il demande ce que c’est comme fleur. Le père dit qu’un nuage est un nuage et qu’une orange est une orange. Tino voit une limace. Le père voit un petit chien de Calabre. Le père dit qu’est-ce que c’est que cette pluie dans le jardin. Il demande qu’est-ce que c’est que cette comète dans le jardin. Tino dit ce n’est pas une queue de comète dans le jardin c’est une orange avec deux cornes. Le père pèle l’orange et dit voici une tranche de pluie voici une tranche de neige et voici une tranche de patatras. Chouette dit Tino et il donne l’orange au ramoneur.
Oskar Pastior, extrait de Après l’est et l’ouest, chez Textuel, collection L’oeil du poète, 2001, traduction Alain Jadot, version originale dans Höricht, Klaus Ramm, 1975
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Oskar Pastior, extrait de Après l’est et l’ouest,chez textuel, collection L’oeil du poète, 2001, traduction Alain Jadot, version originale dans Höricht, Klaus Ramm, 1975
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Tino est dans le jardin et voit une orange. Il dit qu’est-ce que c’est comme fleur. Il demande ce que c’est comme nuage. Le père dit qu’une fleur est une fleur. Tino prend l’orange et dit papa pèle-moi le nuage. Le père pèle la fleur et donne six tranches à Tino. Le père mange une tranche et dit qu’une tranche est une tranche. Tino mange. Il dit c’est une tranche de nuage elle a un goût de fleur. Il demande ce que c’est comme fleur. Le père dit qu’un nuage est un nuage et qu’une orange est une orange. Tino voit une limace. Le père voit un petit chien de Calabre. Le père dit qu’est-ce que c’est que cette pluie dans le jardin. Il demande qu’est-ce que c’est que cette comète dans le jardin. Tino dit ce n’est pas une queue de comète dans le jardin c’est une orange avec deux cornes. Le père pèle l’orange et dit voici une tranche de pluie voici une tranche de neige et voici une tranche de patatras. Chouette dit Tino et il donne l’orange au ramoneur.
Oskar Pastior, extrait de Après l’est et l’ouest, chez Textuel, collection L’oeil du poète, 2001, traduction Alain Jadot, version originale dans Höricht, Klaus Ramm, 1975
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accueillant
agapes
avec
chœur
complice
cordée
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harmonieusement
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Oskar Pastior, extrait de Après l’est et l’ouest,chez textuel, collection L’oeil du poète, 2001, traduction Alain Jadot, version originale dans Höricht, Klaus Ramm, 1975
Musique de table en dix notes de lecture
Quatrième de couverture:
Le père prend l'enfant par la main pour le conduire dans un jardin extraordinaire, un jardin accueillant , où les deux complices se livrent en choeur à des agapes imaginaires: au fil de leur inspiration, ils savourent les mots et les choses qui se transforment . Unis comme en une cordée, par l'enchevêtrement des questions et des réponses, ils invitent le lecteur à réseauter harmonieusement avec eux, à sauter du coq à l'âne, à passer de la réalité à la poésie.
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mardi 12 avril 2011
Dis-moi dix mots
Les vers à soie murmurent dans le mûrier
ils ne mangent pas ces mûres blanches et molles
pleines d’un sucre qui ne fait pas d’alcool
les vers à soie qui sont patients et douillets
mastiquent les feuilles avec un bruit mouillé
ça les endort mais autour de leurs épaules
ils tissent un cocon rond aux deux pôles
à fil de bave, puis dorment rassurés
En le dévidant on tire un fil de soie
dont on fait pour une belle dame une robe
belle également qu’elle porte avec allure
Quand la dame meurt on enterre la soie
avec elle et on plante, sur sa tombe en octobre,
un mûrier où sans fin les vers à soie murmurent.
Jacques Roubaud
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ils ne mangent pas ces mûres blanches et molles
pleines d’un sucre qui ne fait pas d’alcool
les vers à soie qui sont patients et douillets
mastiquent les feuilles avec un bruit mouillé
ça les endort mais autour de leurs épaules
ils tissent un cocon rond aux deux pôles
à fil de bave, puis dorment rassurés
En le dévidant on tire un fil de soie
dont on fait pour une belle dame une robe
belle également qu’elle porte avec allure
Quand la dame meurt on enterre la soie
avec elle et on plante, sur sa tombe en octobre,
un mûrier où sans fin les vers à soie murmurent.
Jacques Roubaud
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Le dit de la soie en dix mots
Les vers à soie murmurent tous en choeur
Dans le mûrier. Point de ces mûres qui écoeurent,
Blanches , molles et fadasses pour agapes
Dont le suc ne serait qu'un volatil ersatz .
Les vers à soie mâchonnent , tous complices,
Somnolants et tissant une douce pelisse
Tout autour de leur col, comme en une cordée,
Ils réseautent puis s'endorment rassurés
Par le fil qu'ils expriment , et qu'une main experte
Transformera en fil de fin crêpe Georgette,
Pour adorner le corps, très harmonieusement
D'une dame élégante au sourire accueillant.
Quand la dame mourra on enfouira sa robe
Avec elle , et l'on plantera en octobre
Sur sa tombe-d'y penser, se brise mon coeur-
Un mûrier où les vers à soie chantent en choeur.
Miss Yves
Libellés :
cerisy-La-Forêt,
Jacques Roubaud,
noir et blanc
lundi 11 avril 2011
Frontière linguistique, en dix mots
Passer une frontière est toujours quelque chose d'un peu émouvant: une limite imaginaire, matérialisée par une barrière de bois suffit pour tout changer, et jusqu'au paysage même. C'est le même air, c'est la même terre, mais la route n'est pas tout à fait la même, la graphie des panneaux routiers change, les boulangeries ne ressemblent plus tout à fait à ce que nous appelions, un instant avant, boulangeries,les pains n'ont plus la même forme.
Georges Perec, Espèces d'espaces.
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accueillant
agapes
avec
chœur,
complice
cordée
fil
harmonieusement
main
réseauter....................................................................................................................................................................
Poser la main sur la barrière de bois qui matérialise la frontière nous amène à nous poser des questions devant ce paysage peu accueillant , avec une certaine appréhension :
Trouverons-nous des regards complices pour nous aider à décrypter la graphie des panneaux routiers ?
Pourrons-nous sur cette terre nouvelle, réseauter, harmonieusement et d'un même choeur ?
Saurons-nous nouer les fils d'une même cordée?Si les pains n'ont plus la même forme, dans ce que nous appelions boulangeries,un instant auparavant, quelles agapes nous attendent ?
Miss Yves, Espace linguistique
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