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dimanche 28 mars 2010

Dis-moi X livres en dix mots


Je me souviens de "l'aurore aux doigts de rose", d'Héra aux yeux de génisse", du cheval de Troie et du sage Mentor.
Je me souviens de"Que diable allait -il faire dans cette galère ?"
Je me souviens du mobile qui pousse Raskolnikov à tuer la vieille usurière et de celui qui amène Julien Sorel à tirer sur Madame de Rênal dans l'église de Verrières .
Je me souviens de l'angoisse qui allait crescendo à la lecture des nouvelles d'Edgar Poe, tout particulièrement la Chute de la Maison Usher.
Je me souviens de mon exemplaire des Fleurs du Mal, dans l'édition Garnier, avec introduction, notes et variantes établies par Antoine Adam, Professeur à la Sorbonne .
Je me souviens de la tétralogie de Marcel Pagnol et de "Joseph, tu m'escagasses!"
Je me souviens de pièces radiophoniques-Le Fauteuil hanté, le Bouchon de cristal, , à une époque où les baladeurs n'existaient pas, et de Zappy Max, dont nous n'aurions zappé aucun épisode .
Je me souviens d'heures de remue-méninges passées à traduire un long passage de "To the lighthouse" de Virginia Woolf.

jeudi 25 mars 2010

X mots



X mots

Les mots sont mobiles , baladeurs, venus de pays lointains, issus du grec ou du latin , ils passent par l'italien, l'espagnol, font d'étranges aller-retours, ce sont de grands voyageurs.
Nés d'une même racine latine, certains mots, de formation populaire ont une variante savante: par exemple "avoué "et "avocat", "fragile" et "frêle" .
Par dérivation, par composition , leurs familles vont crescendo .
Ils peuvent aussi devenir vieux (vx.) , archaïques (arch .), si la langue les zappe, ils meurent.
On peut retrouver leur trace dans des dictionnaires de tel ou tel siècle, dans des glossaires de mots obsolètes, paradoxalement , s'ils sont morts-nés , dans la Néologie de Sébastien Mercier .
Malgré les manuels de Bled , Thimonnier, de Jean et Janine Guion, l'orthographe déroutante des mots français a escagassé plus d'un écolier au cours de sa scolarité !
Tels des chevaux de Troie, des mots populaires,voire vulgaires, des termes dialectaux , techniques, argotiques, des anglicismes s'introduisent dans la langue policée et y acquièrent droit de cité.
Au cours de longues séances de remue-méninges, les académiciens examinent les petits nouveaux, refusent ou entérinent leur usage, les admettent ou non dans le dictionnaire: alors, si ces mots trouvent un Mentor, vogue la galère !

Miss Yves

Semaine de la langue française

mercredi 10 mars 2010

Accro d'Oulipo, dix mots pour un vélo


Le vélo est l’école du vent.

On compte deux sortes de vents cyclistes : le vent objectif et le vent relatif. Le premier est celui que génère la galère de l'univers et le second , est l’œuvre du cycliste tout seul. Sa variante ou son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il est mobile- comme Anquetil- plus il est baladeur, plus le cycliste fabrique du vent.

Le vent du monde est celui qui nous vient de face et qui nous escagasse . Contre lui, inutile de vous livrer à une séance de remue-méninges: je ne connais pas d’autre remède que l’amitié et la solidarité. Le jour où un grand vent du nord va crescendo, rien ne vaut, contre ce perfide cheval de Troie, un camarade au large dos: tiens, Hinault ! Vous vous faites petit derrière ce Mentor, nouveau Poulidor, et vous attendez qu'il zappe. Plus précisément, vous attendez qu’il s’écarte pour vous céder le relais et vous embarquer à votre tour dans la galère.

Paul FOURNEL, Accro d'oulipo, a inspiré, à la date du 4 mars 2010 171 variantes de ce manifeste :Besoin de vélo, Seuil, 2001.

Miss Yves

Zazie, c'est Quoi ?
les fenêtres qui parlent

Besoin de vélo ????????????????????????????????????????????????????????????????

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Texte initial:
Le vélo est l’école du vent.
On compte deux sortes de vents cyclistes : le vent objectif et le vent relatif. Le premier est celui que fabrique la mécanique du monde et le second est l’œuvre du cycliste tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il est rapide, plus le cycliste fabrique du vent.
Le vent du monde est celui qui nous vient de face. Contre lui, je ne connais pas d’autre remède que l’amitié et la solidarité. Le jour où vous prenez un grand vent du nord bien installé dans la pipe, rien ne vaut un camarade aux larges épaules. Vous vous faites petit derrière lui et vous attendez que ça passe. Plus précisément, vous attendez qu’il s’écarte pour vous céder le relais et aller au charbon à votre tour.
Paul FOURNEL, Besoin de vélo, Seuil, 2001.