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mercredi 21 mars 2007

la tirade des dés






La tirade des dés

Ah! Nan!C'est un peu court, Annan!
On pouvait faire, dame, bien des rimes en"an"
Pour vous damer le pion, par exemple, tenez:
Agressif:"Moi, Annan, si j'avais un tel dé,
Il faudrait qu'en un champ il devienne caillasse !"

Amical:"Mais il doit tomber de votre nasse!
Pour voir, faites -vous guider par un cornac !"

Descriptif:"C'est de l'ocre!Anthracite !C'est en jaspe !
Que dis-je ?C'est en jaspe ?C'est lapis ou azul !

Curieux:"En quoi est cette longue veinule ,
Est-ce ivoire,Annan ou béryl rococo?"
Sérieux:"Usez-vous à ce point les ciseaux
Qu'hyper techniquement vous vous préoccupâtes

De fendre au laminoir ce morceau de feldspath ?"
Turbulent:"Cà, Annan,lorsque vous piétinez
La teneur en mica que contient le galet
S'incruste-t-elle ainsi du roc jusqu'au gravier ?
Prévenant:"Gardez-vous,votre pain aimantée
De laisser le diamant glisser dans la géode !"
Tendre:"Veillez à ce ce que ce dé ne s'érode
Que ce cristal gris-noir intact reste graphite !"
Pédant:"La roche seule, Annan, qu' Héraclite
Appelle chrysoprasémeraudaméthyste
Dut être ,sans affront, reine des mégalithes !"
Cavalier:"Quoi, Annan, ce roc est de carbone ,
Pour marquer son chameau c'est vraiment très commode !"
Emphatique:"Aucun vent ne peut ,dé minéral
Te souffler ,te briser, si tu n'es de cristal!"
Dramatique:"Sur les murs d'Annan,Quel dolmen !"
Admiratif:"Pour un visiteur, quelles gemmes !"
Lyrique:"O dé de nacre !O rubis admirables !
Naîf:"Est-ce un silex sous la rose des sables ?"
Respectueux:"Souffrez,Annan, qu'on vous salue
Le dé en est jeté,du sort nul ne soupire."
Mineur:"Dans le filon gît une cornaline
De l'excavation naîtra l'aventurine "
Littéraire:"Rimez sur ces pierreries !"
Technique:"Voulez-vous parler joaillerie?
Assurément Annan, ce sera un bon mot !"

Enfin ,tout souriant, Chaman sur un chameau
Le voilà donc, ce dé ,qui du sort de ces êtres
A induit l'apathie:il n'est est pas le maître !"


Enfin parodiant Rostand pour plus d'un mot..
"La tirade des dés "
Miss Yves sur un thème d'Hervé le Tellier Annan ou le destin de pierre
après relecture de laura, Voyage dans le cristal, de G. Sand 'Presses pocket)

mercredi 7 mars 2007

Je pense à toi, Annan


Je pense à toi, Annan, divine prophétesse
Aux cités altérées de mille vents hurlants
A ton front éventé des clameurs d'ouragan
Aux roses d'or mêlées avec l'or de ta tresse

C'est sous tes murs aussi que j'ai perdu liesse
Et dans le cas fautif d'un oracle alarmant
Quand aux pieds d'un devin on me voyait souriant
Car la Muse m'a fait douter des forteresses.

Je sais pourquoi là-bas un cabas s'est ouvert
C'est qu'hier tu l'avais touché d'un doigt agile
Et de grêle soudain l'horizon s'est couvert

Depuis qu'un vif-argent lança un roc d'argile
Toujours, sur le sentier sablonneux d'un vigile
Le transparent mica s'unit au jade vert

Nerval d'Annan /Hervé le Tellier

Photo:carte postale Fuerteventura

Myrto
"Je sais pourquoi là-bas le volcan s'est rouvert
C'est qu'hier tu l'avais touché d'un pied agile
Et de cendres soudain l'horizon s'est couvert "
Nerval, Les chimères

l'horreur du devenir


L'horreur du devenir

L'horreur du devenir était dans une pierre
Je l'ai perdue, jetée , demain chassant hier
Pour me voir marabout près d'un sage berbère .
L'air tournoyant sentait le soleil et la mer
Nombreux folios citaient un oracle en exergue
Et j'entendais les pas des chameaux vers les ergs ,

Se mêler aux bris sourds des murets de torchis ...

Combien de fois, ainsi , Annan ocre et déserte
Me vit-elle , au milieu des sables roux, debout
Fixer, les yeux baissés, la pierre rebondir
De tes sacs annoncer qui va jouir ou périr ?
Ah ! Je ne prédirai jamais dans mon pays !
N'est-il pas la douleur des lithiases subies ,
Dans la langueur, la pluie, toute l'incandescence ?

Et qui donc a jamais guéri de sa malchance ?


Pastiche de "L'odeur de mon pays ", Lucie Delarue-Mardrus
Cil rude, ardu, use larme
sur un thème connu d'Hervé Le Tellier

Photo: carte postale Yvon, retouchée

J'ai eu moins de remords à transposer la Normandie de Lucie Delarue-Mardrus dans l'orient désertique et improbable d'hervé le Tellier, après avoir lu sur le site:

www.remydegourmont.org


une analyse de Jean de Gourmont sur cette poétesse :
"Partir, fuir...Toute sa poésie sera l'expression de ce désir de fuite et de conquête,de cette recherche d'une terre d'élection où ses rêves ancestraux puissent se fixer et fleurir"

Lucie Delarue-Mardrus est l'auteur d'originaux poèmes échiquéens, cités sur:

www.mjae.com/delarue-mardushtml
http://6juin.omaha.free

Une idée pour une contrainte oulipienne ?

samedi 3 mars 2007

Poèmes de métro (5) et de R.E. R.






Musée d'Orsay
Il y avait à la station musée d'Orsay
Une musaraigne qui laçait son corset
Or, c'est sur un mur qu'un rat lui murmure:"ma muse!"
Ce qu'on s'amuse , au musée d'Orsay !

Invalides
Ans:livide
liens vida
idéal:vins

Pont de l'AlmaLad ponte mal
plot,ma lande
Mol déplanta

Champ de Mars-Tour EiffelA la station Champ de Mars-Tour Eiffel
Un apatura survole une hélépole.
Transformé en Elfe en un tournemain
Il prend la poudre d'escampette.
Tout nous enchante, en mars, à la tour Eiffel

Bir HakeimSur les murs de la station Bir Hakeim
Une réclame vantait la marque Byrrh.
Lacéré, le panneau:"Ah !
Que j'aime "se lit plutôt A QUE EIM
Sur les murs effrités du métro Bir Hakeim

JavelA la station Javel,
Rimes en vrac et mots dansent dans ma cervelle
Démons et merveilles,
L'ombre de Javert, un vers de Prévert
Et la blondeur des javellesBoulevard Victor
Vu lave broc droit

Voir tel bord cuva
O Le buvard vit roc


Issy-Plaine,IssyIssy ou ailleurs ?
Ici, morne plaine
Ici -gît mon coeur
Versailles-ChantierHier,tracas en villes

Sale hiver,Las ! crétin
Eraillé vint chasser.
Versatile, Charl's nie:
-Tache ,viens railler !
-Va crétiniser halles !
-Vrille,crains athée !
-Christ enlèvera lais !

Vent hisser racaille ?
Haïr sans trève ...Cille !L.N. A ,valse, tricheras
Lâcher vert anis, Lise !
Se livrer catin ...Hélas !
Si rêver calins:Halte !
Triche ,réveillas ans

Vers ,n'as riche taille...

Licence poétique:
Certes, il y a un S à Chantiers, mais le singulier suffira pour cette pagaïe _nouvelle version des" Embarras de Paris " ...

vendredi 2 mars 2007

Limericks dans le métro (4) et autres poèmes à ma façon







(Ode à une star )


Etoile
Il existe à la station ETOILE
Une reine du muet,qui par l'absence brille
Autrefois son prénom, en jaune

s'étalait sur la toile
S'écrivait en gothique ou bien en langue d'oïl
A présent, se peut-il
Que sur l'affiche pâle, il n'en reste qu'un e ?
Georges Cinq
Il y avait à la station Georges cinq
Un goret gorgé de films gore ,
Un gone tueur de rouges-gorges,
- Mais qui jouaient les petits saints
Qui des deux est le plus malsain
A la station Georges Cinq ?

Dans la rame du métro Franklin Roosevelt
Est entré, flamboyant, un gandin
Qui n'a pas écrasé les pieds de son voisin .
Je l'ai reconnu:"Frank !"
Tout vêtu de lin
Sous son galurin ,son crin plutôt roux,
Sa silhouette svelte ...
Quel style, ce dandy, station Franklin Roosevelt !
Champs Elysées Clémenceau
Il se trouvait à la station Champs Elysées -Clémenceau
Une nourrice, Elise-Alizée , qui venait du Mans .
Elle gardait un garnement qui voulait prendre la clé des champs .
-"Méchante Alizée, donnez-moi la clé !
Donnez-moi la clé , Manselle !"
-"Point n'auras de clé , méchant! Clément sot !"
Voilà ce qu'on entendait à la station Champs Elysées -Clémenceau





Franklin Roosevelt



Dans la rame du métro Franklin Roosevelt
Est entré, flamboyant, un gandin
Qui n'a pas écrasé les pieds de son voisin .
Je l'ai reconnu:"Frank !"
Tout vêtu de lin
Sous son galurin ,son crin plutôt roux,
Sa silhouette svelte ...
Quel style, ce dandy, station Franklin Roosevelt !

Champs Elysées Clémenceau
Il se trouvait à la station Champs Elysées -Clémenceau
Une nourrice, Elise-Alizée , qui venait du Mans .
Elle gardait un garnement qui voulait prendre la clé des champs .
-"Méchante Alizée, donnez-moi la clé !
Donnez-moi la clé , Manselle !"
-"Point n'auras de clé , méchant! Clément sot !"
Voilà ce qu'on entendait à la station Champs Elysées -Clémenceau



Concorde
J'ai ouï dire à la station Concorde
Qu'un concombre confit conspire sous les ordres
Conjoints
D'une accorte contralto et d'un contre-ténor
Conspuant les confiteor .
Son Code:Corne d'Oc.
Que de conciliabules !
A comploter de conserve , tous trois risquent la corde
Place de la concorde .


Tuileries
Il était une fois à la station Tuileries
Une ballerine en tutu de tulle
Elle se fardait de poudre de riz
Sous sa literie un étui reluit
De son réticule sous cape l 'on rit
A la station tuileries
Palais royal

jeudi 1 mars 2007

limericks de métro (3) et autres poèmes à ma façon





Limericks de métro (Hommage à Claude Roy , Enfantasques )

Palais Royal
J'ai connu, à la station Palais Royal
Un clown de Calais
Friand de panais
Et de fruits maltais .
Aux gens du Marais
Il était resté loyal ,
Ce clown du palais Royal









(Station "Palais Royal" ,"kiosque des Noctambules" guirlandes de grosses perles , 
oeuvre de jean-Michel Othoniel , 2000. )

Pont-Neuf

Il y avait à la station Pont Neuf
Une grenouille qui se prenait pour un boeuf,
Une citrouille qui aurait voulu pondre un oeuf .
Leurrée par la rondeur de sa gidouille
Grenouille qui explose s'écrie "ouille !"
Citrouille concassée en ratatouille
Est un mets de choix pour un veuf
Sur le pont Neuf


Châtelet
Il était une fois à la station Châtelet
Un chaton fûté qui jouait aux osselets
Une chaste laie le traita de "laid"
Ce chat qui osait lire Chatterley !

Saint-Michel
Il était une fois à la station Saint-Michel
Un marchand de miches qui avait perdu son missel
Dans un mas ou dans un slam
"Quelle chienlit !"vociférait-il avec l'accent ch 'timi
Il avait l'air un peu ficelle, ce fabricant de miches, boulevard Saint-Michel