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samedi 14 décembre 2013

Clotilde au brasier

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L'atrabile et l'anarchie
Ont flambé sur  le terrain
Mort de  la métallurgie
Entre désamour et dédain

Il y a des clous en nombre
Qu'au ciel la nuit  fixera
La  lune froide aux fins  ongles
De feu nous  hypnotisera

Les nuées à défaut de rives
Camp de vacance à qui en veut
Crame il faut que tu ravives
Cette nova née de tes voeux

Jouet Apollinoir

 (Miss Yves)
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  • Clotilde

    Forme empruntée par Annie Hupé au poème éponyme d’Apollinaire, la clotilde se définit par 3 quatrains chacun formé de 3 vers de 7 syllabes, suivis d’un vers de 8 syllabes.
    Le premier vers est composé de 2 substantifs qui commencent par -a- suivi d’une même lettre, et sont reliés par -et- et précédés d’un -l’-
    Le premier mot est de 4 syllabes, mais avec un -e muet- au bout, donc il compte pour 3 en faisant la liaison avec le -et-, le second est de 3 syllabes qui comptent toutes.
    Rimes croisées avec alternance de rimes féminines et masculines.





Clotilde

L'anémone et l'ancolie
Ont poussé dans le jardin
Où dort la mélancolie
Entre l'amour et le dédain

Il y vient aussi nos ombres
Que la nuit dissipera
Le soleil qui les rend sombre
Avec elles disparaîtra

Les déités des eaux vives
Laissent couler leurs longs cheveux
Passe il faut que tu poursuives
Cette belle ombre que tu veux

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

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– La nuit... Quand nous aurons allumé le feu, nous ne pourrons plus voir la nuit. Quand il y a le feu, il n’y a plus que le feu qui compte. Le feu est un hypnotiseur. Ce soir, regardez, le ciel a chassé tous ses nuages pour nous ! Il a fixé au plafond ses punaises de cuivre, avec une lune élégante en arrondi d’ongle soigné. Il n’en fait que plus frisquet, bien sûr, mais on respire, mais on s’aère, c’est les vacances et le camp de vacances ! C’est vrai qu’il manque la mer, mais le ciel n’est pas mal non plus comme image de l’infinitude. On ne s’attendait pas à partir en vacances aussi vite, et peut-être aussi longtemps. Regardez cette étoile, je la vois, tu la vois, et pourtant elle n’existe plus, s’il faut en croire les affaires de vitesse de la lumière.

http://zazipo.net/

Zazie Mode d’Emploi vous invite à triturer, malaxer, détourner, frelater, métamorphoser, calligraphier, traduire, remanier, mettre en musique, travestir ou bande-dessiner cet extrait de Mek-Ouyes chez les Testut, paru dans Mek-Ouyes amoureux chez P.O.L. en 2006. L’histoire remonte à 2004, en direct l’ultime combat du personnel : « Les constructeurs de balances de l’usine béthunoise ont lutté, pied à pied, coude à coude et la main dans la main pour que la fermeture de leur usine ne signifie pas, dans la foulée, celle de leur gueule » rapporte le camarade Jouet, feuilletoniste, dramaturge, romancier, voyageur et poète aux sources d’une œuvre diluvienne.

jeudi 12 décembre 2013

Dix mots pour la nuit , dix mots pour un feu (Sonnet)








Si allumer le feu...

Si allumer le feu, c'est ambiancer la nuit,
Enlivrez-vous de tracts, enlivrez-vous de Marx,
Charivari, tohu-bohu, faisons du bruit,
Les nuées en Zig-zag ont dévié de leur axe.

A tire-larigot, clous d'or sur ciel qui luit ;
La lune, à décrocher,  porcelaine de Saxe;
Hurluberlus timbrés-  ouf !-le froid se réduit,
Feu de camp de  vacance où chacun se relaxe.

Mais laissés sur le sable, lassés de fariboles, 
A défaut de la mer, le ciel se fait  obole ,
Car le feu,  compagnons,  est un hypnotiseur.

Si allumer le feu, c'est déchirer le voile,
En allumant le feu, chauffons dans la noirceur,
Nous allumons le feu, créateurs d'une   étoile.


Miss Yves
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Note :

http://www.chaufferdanslanoirceur.org/

"Chauffer dans la noirceur "est un festival de musique, créé en 1993 par une association Coutançaise, se déroulant  tous les ans au mois de juillet.
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2014 : La nuit

2014 : La nuitZazie Mode d’Emploi vous invite à triturer, malaxer, détourner, frelater, métamorphoser, calligraphier, traduire, remanier, mettre en musique, travestir ou bande-dessiner cet extrait de Mek-Ouyes chez les Testut, paru dans Mek-Ouyes amoureux chez P.O.L. en 2006. L’histoire remonte à 2004, en direct l’ultime combat du personnel : « Les constructeurs de balances de l’usine béthunoise ont lutté, pied à pied, coude à coude et la main dans la main pour que la fermeture de leur usine ne signifie pas, dans la foulée, celle de leur gueule » rapporte le camarade Jouet, feuilletoniste, dramaturge, romancier, voyageur et poète aux sources d’une œuvre diluvienne.
– La nuit... Quand nous aurons allumé le feu, nous ne pourrons plus voir la nuit. Quand il y a le feu, il n’y a plus que le feu qui compte. Le feu est un hypnotiseur. Ce soir, regardez, le ciel a chassé tous ses nuages pour nous ! Il a fixé au plafond ses punaises de cuivre, avec une lune élégante en arrondi d’ongle soigné. Il n’en fait que plus frisquet, bien sûr, mais on respire, mais on s’aère, c’est les vacances et le camp de vacances ! C’est vrai qu’il manque la mer, mais le ciel n’est pas mal non plus comme image de l’infinitude. On ne s’attendait pas à partir en vacances aussi vite, et peut-être aussi longtemps. Regardez cette étoile, je la vois, tu la vois, et pourtant elle n’existe plus, s’il faut en croire les affaires de vitesse de la lumière.


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Haïkus nocturnes




1
Soudés par le froid
boulons de cuivre au nadir
allumer le feu

2
Au ciel sans nuage
lunules de Séléné
nova qui explose

3
Néant de l'amer
infinitude du ciel
rêver du Big Bang

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2014 : La nuit

2014 : La nuitZazie Mode d’Emploi vous invite à triturer, malaxer, détourner, frelater, métamorphoser, calligraphier, traduire, remanier, mettre en musique, travestir ou bande-dessiner cet extrait de Mek-Ouyes chez les Testut, paru dans Mek-Ouyes amoureux chez P.O.L. en 2006. L’histoire remonte à 2004, en direct l’ultime combat du personnel : « Les constructeurs de balances de l’usine béthunoise ont lutté, pied à pied, coude à coude et la main dans la main pour que la fermeture de leur usine ne signifie pas, dans la foulée, celle de leur gueule » rapporte le camarade Jouet, feuilletoniste, dramaturge, romancier, voyageur et poète aux sources d’une œuvre diluvienne.
– La nuit... Quand nous aurons allumé le feu, nous ne pourrons plus voir la nuit. Quand il y a le feu, il n’y a plus que le feu qui compte. Le feu est un hypnotiseur. Ce soir, regardez, le ciel a chassé tous ses nuages pour nous ! Il a fixé au plafond ses punaises de cuivre, avec une lune élégante en arrondi d’ongle soigné. Il n’en fait que plus frisquet, bien sûr, mais on respire, mais on s’aère, c’est les vacances et le camp de vacances ! C’est vrai qu’il manque la mer, mais le ciel n’est pas mal non plus comme image de l’infinitude. On ne s’attendait pas à partir en vacances aussi vite, et peut-être aussi longtemps. Regardez cette étoile, je la vois, tu la vois, et pourtant elle n’existe plus, s’il faut en croire les affaires de vitesse de la lumière.

http://zazipo.net/

Anaflammes




2014 : La nuit

2014 : La nuitZazie Mode d’Emploi vous invite à triturer, malaxer, détourner, frelater, métamorphoser, calligraphier, traduire, remanier, mettre en musique, travestir ou bande-dessiner cet extrait de Mek-Ouyes chez les Testut, paru dans Mek-Ouyes amoureux chez P.O.L. en 2006. L’histoire remonte à 2004, en direct l’ultime combat du personnel : « Les constructeurs de balances de l’usine béthunoise ont lutté, pied à pied, coude à coude et la main dans la main pour que la fermeture de leur usine ne signifie pas, dans la foulée, celle de leur gueule » rapporte le camarade Jouet, feuilletoniste, dramaturge, romancier, voyageur et poète aux sources d’une œuvre diluvienne.
– La nuit... Quand nous aurons allumé le feu, nous ne pourrons plus voir la nuit. Quand il y a le feu, il n’y a plus que le feu qui compte. Le feu est un hypnotiseur. Ce soir, regardez, le ciel a chassé tous ses nuages pour nous ! Il a fixé au plafond ses punaises de cuivre, avec une lune élégante en arrondi d’ongle soigné. Il n’en fait que plus frisquet, bien sûr, mais on respire, mais on s’aère, c’est les vacances et le camp de vacances ! C’est vrai qu’il manque la mer, mais le ciel n’est pas mal non plus comme image de l’infinitude. On ne s’attendait pas à partir en vacances aussi vite, et peut-être aussi longtemps. Regardez cette étoile, je la vois, tu la vois, et pourtant elle n’existe plus, s’il faut en croire les affaires de vitesse de la lumière.

http://zazipo.net/

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Anaflammes.

Je fis un feu
L'espoir m'ayant abandonné
Un feu pour ne plus voir la nuit
Un feu pour nous hypnotiser
Dans la nuit de l'entraide.
Je lui donnai ce que la lutte
M'avait donné,
Le feu cuivré des boulons au plafond,
Le feu glacé de la nuit ciel de lit,
Un feu pour oublier qu'il fait frisquet
Un feu pour la solidarité
Un feu pour s'aérer
Un feu pour respirer.

Je vécus en sursis
Lui donnant
La mer et  son  absence,
Le  camping en avance,
Le ciel , signe d'infinitude.

Je leur donnai
Une étoile allumée,
Une étoile oubliée,
Une étoile éclipsée,
Une étoile mort-née,
Aux compagnons de solitude

Miss Yves, 

à la manière de :
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Je fis un feu,
L’azur m’ayant abandonné,
Un feu pour être son ami,
Un feu pour m’introduire
Dans la nuit de l’hiver.
Un feu pour vivre mieux.
Un feu pour vivre mieux.
Je lui donnai ce que le jour
M’avait donné,
Les forêts, les buissons,
Les champs de blé, les vignes,
Les nids et leurs oiseaux,
Les maisons et leurs clefs,
Les insectes, les fleurs,
Les fourrures, les fêtes.

Je vécus au seul bruit
Des flammes crépitantes,
Au seul parfum de leur chaleur.
J’étais comme un bateau
Coulant dans l’eau fermée,
Comme un mort je n’avais
Qu’un unique élément.

Paul Eluard
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