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samedi 5 septembre 2009

Clotilde


Forme empruntée par Annie Hupé au poème éponyme d’Apollinaire, la Clotilde se définit par 3 quatrains chacun formé de 3 vers de 7 pieds, suivi d’un vers de 8 pieds.
Le premier vers est composé de 2 substantifs qui commencent par -a- suivi d’une même lettre, et sont reliés par -et- et précédés d’un -l’-
Le premier mot est de 4 syllabes, mais avec un -e muet- au bout, donc il compte pour 3 en faisant la liaison avec le -et-, le second est de 3 syllabes qui comptent toutes.
Rimes croisées avec alternance de rimes féminines et masculines.

jeudi 3 septembre 2009

Carte postale 3-Annan

(Photo : Reza à Saint-lô)

Nous avons planté nos piquets dans la région d'Annan.
La poussière rouge du désert imprègne nos vêtements.
Pluie de printemps

Nous avons rencontré un gamin qui lisait son destin en jetant des cailloux.
Nous avons fait part à notre guide de notre étonnement .

(miss Yves )

Écouter (MP3 - 1,5Mo)
IMG/mp3/01letellier_annan.mp3
Trois suffocantes journées de chameau nous ont conduits dans la vallée d’Annan, pays des Vents Éternels. L’air toujours en mouvement charrie des effluves de désert et de mer, et transporte une fine poussière couleur de rouille qui finit par imprégner chaque vêtement. Son sifflement lancinant ne s’arrête jamais, au point d’interdire toute conversation dans la rue. Le Manuel de la Rose des Sables raconte que si le vent devait cesser un jour de souffler, les murs de toutes les villes d’Annan s’effondreraient.
En Annan, au jour de la première pluie de printemps, l’enfant qui va avoir dix ans dans l’année tire au hasard une pierre d’argent hors d’un sac de toile.
Sur cette pierre est gravé son devenir d’adulte. Le sort désigne aussi bien son futur métier, l’identité de son compagnon ou de sa compagne, le nombre de ses enfants que la date de sa mort. Certains destins sont heureux et doux, d’autres d’une effrayante banalité, quelques-uns enfin tumultueux et sanglants. Mais aussi terribles soient-ils, tous les citoyens d’Annan s’y conforment à la lettre, sans amertume ni révolte.
Nous avons fait part à notre guide de notre étonnement. Il a souri.
— Subir le plus tragique des destins n’est rien, si l’on se sait innocent de son propre malheur.

mardi 1 septembre 2009

Carte postale 2

(Photo : Reza à Saint-Lô)

En partant de là et en allant trois jours vers le levant, l’homme se trouve à Diomira, une ville avec soixante coupoles d’argent, des statues en bronze de tous les dieux, des rues pavées d’étain, un théâtre en cristal, un coq en or qui chante chaque matin sur une tour. Toutes ces beautés, le voyageur les connaît déjà pour les avoir vues aussi dans d’autres villes. Mais le propre de celle-ci est que si l’on y arrive un soir de septembre, quand les jours raccourcissent et que les lampes multicolores s’allument toutes ensemble aux portes des friteries, et que d’une terrasse une voix de femme crie : hou !, on en vient à envier ceux qui à l’heure présente pensent qu’ils ont déjà vécu une soirée pareille et qu’ils ont été cette fois-là heureux.
Italo Calvino - Les villes invisibles (Seuil), traduit de l’italien par Jean Thibaudeau
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Nous sommes arrivés à Diomira, la ville aux soixante coupoles
Les jours raccourcissent
Nous ne visiterons pas ses beautés, communes à d'autres villes
Les friteries sont propices aux rencontres
Curieuse impression de déjà vu.

Miss Yves