Vue de Saint-Lô en 1851, par Pierre-Désiré Levavasseur , musée d'Art et d'Histoire, Saint-Lô
Chanson des rues
Zazie Mode d’Emploi a choisi François Caradec comme Oulipien de l’année 2024. Nous vous proposons de réécrire, imiter, transformer, modifier, translater, augmenter, traduire, pasticher, exagérer, pervertir ou simplement de vous inspirer de son poème Chanson des rues paru en 2007 dans le recueil Les nuages de Paris :
Prenez une rue au hasard
en sortant de chez soi la première est la bonne
ce n’est pas un effet de l’art
la plus belle à Paris est celle qu’on fredonne.
Toutes les rues riment ainsi
on en fait des refrains qu’on chante dans les rues
toutes les rues disent merci
merci d’avoir chanté la ville disparue.
A la manière de
Prenez la rue des Beaux-Regards
Sortant du Déversoir, la Vire nous étonne
Quittons l’érudit Lelégard
La plus belle à Saint-Lô, c’est les Amis-de-L’Homme.
Il y a trois rues des Courtils
Une seule unique ferme de Bois-Jugan
Loin de la rue de Tassigny
Gare aux goubelins de l’impasse de L’étang!
Toutes les rues bâties ici
Sont sorties des débris, des ruines et de la fuite
Toutes ces rues disent merci
D’avoir ressuscité la ville déconstruite.
Suivons la rue de Heuperie
Jean Grémillon conduit à l’île Mosselmann
Arpentons Toustain de Billy
Et en fin de parcours la rue Robert Schuman
Curieux nom, rue des six enfants !
Faut -il frissonner dans la rue de Trapinière?
Flash impasse Yvonne Guégan,
"Haut" et "bas," on compte deux lieux-dits « Jardinière»
Qui lira Octave Feuillet
En face du théâtre , pour sa renommée ?
Beckett, Follain, Barbey, Musset
Dans les rues, nez en l’air, nous rêvons en apnée.
Miss Yves
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