Mélanges
Accueil > L’oulipien de l’année > Retour de Babel
Retour de Babel
Passer une frontière est toujours quelque chose d’un peu émouvant : une limite imaginaire, matérialisée par une barrière de bois [...] suffit pour tout changer, et jusqu’au paysage même : c’est le même air, c’est la même terre, mais la route n’est plus tout à fait la même, la graphie des panneaux routiers change, les boulangeries ne ressemblent plus tout à fait à ce que nous appelions, un instant avant, boulangerie, les pains n’ont plus la même forme [...].
Prenez la frontière au hasard
En passant la frontière, c’est le cœur qui bourdonne
Ce n’est pas la crainte des busards
La plus belle frontière est celle qui se donne.
Toute frontière est pressentie
On fait des variations qu’un oulipien crayonne
À toute contrainte on se plie
Se plie pour que le texte en tous les sens rayonne.
……..
Prenez un pays au hasard
En quittant sa patrie son passé on chiffonne
Ce n’est pas être pantouflard
Le plus beau des pays est celui qui pardonne,
Tous les pays vibrent en si
On en fait des quatrains qu’on publie, méconnus
Tous les pays sifflent par -ci
Par -là en nous offrant l’ asile bienvenu.
Miss Yves
——————-
Chanson des rues
Zazie Mode d’Emploi a choisi François Caradec comme Oulipien de l’année 2024. Nous vous proposons de réécrire, imiter, transformer, modifier, translater, augmenter, traduire, pasticher, exagérer, pervertir ou simplement de vous inspirer de son poème Chanson des rues paru en 2007 dans le recueil Les nuages de Paris :
Prenez une rue au hasard
en sortant de chez soi la première est la bonne
ce n’est pas un effet de l’art
la plus belle à Paris est celle qu’on fredonne.
Toutes les rues riment ainsi
on en fait des refrains qu’on chante dans les rues
toutes les rues disent merci
merci d’avoir chanté la ville disparue.
_______________________________________________________________________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire