https://lilousoleil.com/2025/02/13/week-end-theme-tableau-le-theme-de-fevrier-2/-
En cette deuxième moitié de février, pour répondre au défi de Lilou, je me suis permis de contrevenir à la règle : de préférence "un seul tableau et du même peintre"
Mille excuses, Lilou, en voici deux, tirés de l'art japonais, présentés dans une exposition du musée Guimet en juillet 2020.
Deux, pourquoi ? Parce que les moyens utilisés pour représenter la neige sont à l'opposé-ne serait-ce que dans le format, l’un vertical, l’autre horizontal -et tous deux sont très intéressants:
1 -Dans l'estampe d' UTAGAWA Hiroshige, si le blanc occupe plus des deux-tiers de la page, le bleu lui sert de faire-valoir, en tons dégradés pour le ciel, vifs pour la rivière qui serpente.
Ce contraste crée une impression de froid .
Quelques nuances d'un gris léger sur la colline, les silhouettes, le toit au premier plan, et sur le pont avec une touche de brun donnent du relief au paysage. La neige n'a pas fait disparaître les formes et on s'imagine cheminer allègrement dans le froid.
2- Le pont Taiko et la colline Yuhi à Meguro – Série des Cent vues célèbres d’Edo, UTAGAWA Hiroshige (1797-1858), Ère d’Edo, 1857
Cette estampe m'a inspiré deux haïkus:
Juste un bleu mordant
sensation de froid glacial
le blanc étincelle
Sublimer la neige
au gré d'un pinceau subtil
bleu en contrepoint
-Deuxième estampe:
Femme de dos dans un paysage de neige, KOBAYASHI Kiyochika (1847-1915) Ère Meiji, 1913-1915
-En revanche, KOBAYASHI Kiyochika s'est attaché à atténuer les formes, celles des arbres, des bâtiments, de la haie, des lointains, du parapluie...
Le fond est traité en blanc grisâtre (pour le ciel) et beige rosé (pour le sol) , effet cotonneux traduisant la dissolution des formes. Le blanc pur posé sur le tronc de l'arbre, sur un toit, et sur le parapluie forme un contraste, souligné par les quelques notes de brun noir qui valorisent la femme de dos. Quelle science dans la répartition des touches plus ou moins sombres, dans le rythme créé par les diagonales des arbres! Un soupçon de vert, de rouge et de brun évitent la monotonie ou la tristesse qui pourrait se dégager de ce paysage recouvert de neige.
J'ai voulu transposer ce style minimaliste dans deux haïkus:
Comment suggérer
blanc sur blanc le paysage
sans trait qui le cerne
Retenir son souffle
froid baiser sur les paupières
tout va s'estomper
LIENS:
https://toutelaculture.com/arts/expositions/lart-de-la-neige-dans-lestampe-japonaise.
(...)
(Mais) représenter la neige est un défi, tout autant qu’un paradoxe pour un art qui n’a eu de cesse que de multiplier le nombre de couleurs tout du long de son histoire. Les artistes ont donc développé l’art du blanc « en réserve ». Et pour garder ce blanc immaculé du papier, la plus grande des précisions est nécessaire dans le calage des différentes plaques d’impression.
Le papier reste donc vierge, et la neige est une absence de couleur. Ce thème, très souvent abordé, est l’occasion d’étendre le propos de l’exposition de la période Edo jusqu’au milieu du XXème siècle avec le shin-hanga, la nouvelle estampe. On constate la filiation entre les artistes des différentes époques, mais également leur extraordinaire maîtrise technique.
Les estampes de Kiyochika brouillent la limite entre aquarelle et impression, utilisent des effets de flou et d’estompe très techniques pour une impression de profondeur inédite. »
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Biographies
Ando Tokutaro, connu sous le nom d’Hiroshige, naît en 1797 à Edo. Issu d’une famille de samouraïs, il se tourne dès son enfance vers le dessin, et intègre, en 1811 à la mort de ses parents, l’atelier de Toyohiro Utagawa. Il est considéré par beaucoup comme le dernier grand artiste du ukiyo-e, un mouvement artistique japonais où les thèmes dominants étaient ceux appréciés par la bourgeoisie de l’époque, tels que les scènes de théâtre kabuki ou les représentations de courtisanes. A partir de 1830, il privilégie les représentations de paysages et réalise plusieurs séries d’estampes de la campagne nippone : Les cinquante-trois relais du Tokaido en 1833 et 1834, Vues des sites célèbres des soixante et quelques provinces du Japon, de 1853 à 1856, ou encore Cent vues célèbres d’Edo, de 1856 à 1859. Les paysages de Hiroshige se caractérisent par le rendu précis de la topographie, où le peintre ajoute des effets d’atmosphère et des figures humaines pour animer la composition. Hiroshige meurt à Edo en 1858.
Hiroshige fut un artiste de style Estampe japonaise, de période Classique. Ses œuvres célèbres sont « Etendard de papier en forme de carpe », « Pruniers en fleurs », « Vingt-sixième relais Kakegawa », « Trente-deuxième relais Shirasuga » et « Oiseau sur une branche ».
KIYOCHIKA KOBAYASHI : BIOGRAPHIE
Kiyochika Kobayashi, est un affichiste né à Honjo, Japon, et mort à Préfecture de Tokyo, Japon. Kiyochika Kobayashi appartenait au style artistique estampe japonaise. Il a été principalement actif durant la période moderne.Kiyochika Kobayashi est notamment connu pour les œuvres suivantes : digue inférieure à mimeguri, le ferry takeya à matsuchichiyama sous la pluie de printemps, la lune au-delà de shinagawa... qui sont autant d'illustrations de ses sujets favoris : cultures du monde, transport, paysage, nature morte...
Que de merveilles dans ces représentations... Et merci pour les haïkus qui ajoute une note subtile
RépondreSupprimerBon week-end !
Merci, Josette
RépondreSupprimerBon W-E à toi aussi.
C'est vrai que les haïkus apportent une note subtile, et le premier vient nous dire combien il est difficile de représenter un paysage de neige, et le blanc sur blanc. Très bon choix pour ce thème du paysage d'hiver, et de nous montrer qu'au Japon on traite différemment le sujet.
RépondreSupprimerMerci!
SupprimerL'intérêt de ce "défi" est de nous faire voyager, en beauté.
Superbes estampes !
RépondreSupprimerBises Miss Yves et bon WE
Merci!
SupprimerBises de Normandie.
Bonjour;
RépondreSupprimerJe préfère sans hésiter la deuxième estampe qui traduit à merveille l'éblouissement ressenti parfois devant la neige , son côté impalpable , sa pureté éphémère .
Bon week-end .
Merci, à toi aussi.
SupprimerOui, son aspect immatériel fait rêver.
Hiroshige a du succès ! Et il le mérite, un grand artiste !
RépondreSupprimerLa netteté de l'estampe et ses couleurs vives sont un régal.
SupprimerExcellent choix pour ce thème hivernal .Tu as eu raison de nous présenter ces deux oeuvres fort différentes en effet dans la représentation de la neige . J'ai une nette préférence pour la femme de dos dans la neige. Tes haïkus sont en parfait accord avec le sujet .
RépondreSupprimerBon week end
Superbe, tout est magnifique !!! Mille bravos ! Bon week-end tout entier. Bises
RépondreSupprimerMerci, Colette.
SupprimerBises normandes.
Merci, Jazzy 57.
RépondreSupprimerL' estampe de KIYOCHIKA KOBAYASHI fait penser à une aquarelle, n'est-ce pas ?
les règles sont souvent faites pour être détournées. Donc tolérance c'est aussi un jeu en même temps qu'une participation découverte. Et puis c'est tellement joli !
RépondreSupprimerMerci, Lilou!
Supprimermissyves
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'adore cette atmosphère serein et paisible de ces estampes qui invitent à la rêverie. Utagawa Hiroshige a su capturer la beauté de la neige avec une grande finesse.
Bravo pour ce choix d'une grande élégance.
Bien amicalement, Marie Sylvie
Merci, Marie-Sylvie.
SupprimerL’art japonais, si raffiné, est une mine!
Amitiés
Miss Yves