Les maisons
Pas facile de choisir un thème pour octobre en évitant tous les poncifs lié à l’automne.
Et puis il y a octobre rose et je pense à toutes les femmes qui subissent des traitements lourds ! je crois que j’ai déjà donné le Rose alors j’ai pensé me réfugier dans les maisons.
une case – un immeuble – une tente – un igloo – une yourte un grotte ; à mon avis il y a du choix !
Les peintres sont forts pour trouver des lieux insolites.
Avec le sourire
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Analyse relevée sur le site BNF Les essentiels .(lien ci-dessus)
"La maison de Plainmont, dont Clubin songe à faire son refuge après le naufrage de la Durande, est longuement décrite dans le chapitre IV :
« Cette maison bâtie en granit, élevée d’un étage, est au milieu de l’herbe. Elle n’a rien d’une ruine. Elle est parfaitement habitable. Les murs sont épais et le toit est solide. Pas une pierre ne manque aux murailles, pas une tuile au toit. Une cheminée de brique contrebute l’angle du toit. Cette maison tourne le dos à la mer. Sa façade du côté de l’océan n’est qu’une muraille. En examinant attentivement cette façade, on y distingue une fenêtre, murée. Les deux pignons offrent trois lucarnes, une à l’est, deux à l’ouest, murées toutes trois. La devanture qui fait face à la terre a seule une porte et des fenêtres. La porte est murée. Les deux fenêtres du rez-de-chaussée sont murées. Au premier étage, et c’est là ce qui frappe tout d’abord quand on approche, il y a deux fenêtres ouvertes ; mais les fenêtres murées sont moins farouches que ces fenêtres ouvertes. Leur ouverture les fait noires en plein jour. Elles n’ont pas de vitres, pas même de châssis. Elles s’ouvrent sur l’ombre du dedans. On dirait les trous vides de deux yeux arrachés. Rien dans cette maison. On aperçoit par les croisées béantes le délabrement intérieur. Pas de lambris, nulle boiserie, la pierre nue. On croit voir un sépulcre à fenêtres permettant aux spectres de regarder dehors. Les pluies affouillent les fondations du côté de la mer. Quelques orties agitées par le vent caressent le bas des murs. À l’horizon, aucune habitation humaine. Cette maison est une chose vide où il y a le silence. Si l’on s’arrête pourtant et si l’on colle son oreille à la muraille, on y entend confusément par instants des battements d’ailes effarouchés. Au-dessus de la porte murée, sur la pierre qui fait l’architrave, sont gravées ces lettres : elm-pbilg, et cette date : 1780. » (T. M., I, V, IV)
« Cette maison ajoute l’effroi à la solitude. Elle est, dit-on, visionnée [...] »
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Comme fréquemment dans son œuvre, Victor Hugo compare à un être une maison : c’est le cas, par exemple, dans une lettre du voyage d’octobre 1839, où il dessine une maison vue à Genève sur le quai, et inscrit en marge : « coiffures - toits » (M. II, 132)
Ce dessin est d’une étonnante modernité et préfigure L’Empire des lumières de René Magritte (1949).
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Oserais-je ajouterun minimum de mots après cette magistrale description ?
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Habitable
Une maison en
Granit caressée d'
Orties
Visionnée
Indicible angoisse
Crayonnage inspiré
Trous vides des fenêtres
Ombre
Rien
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Comparons:
https://lesecretderriereletableau.fr/lempire-des-lumieres-rene-magritte
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Lilou a relevé, chez les aminautes
Coucou Miss Yves.
RépondreSupprimerTu as choisi une superbe illustration de cette maison "visionnée" dans les travailleurs de la mer de Victor Hugo .
Merci d'avoir repris l'analyse de la BNF.
Bises et bon samedi. Zaza.
Coucou Miss Yves.
RépondreSupprimerTu as choisi une superbe illustration de cette maison "visionnée" dans les travailleurs de la mer de Victor Hugo .
Merci d'avoir repris l'analyse de la BNF.
Bises et bon samedi. Zaza.
Les analyses de spécialistes sont toujours judicieuses et stimulantes.
SupprimerC'est vrai que Victor Hugo savait aussi peindre et fabriquait ses meubles. Quel talent cet homme.
RépondreSupprimerSuperbe vision d'une maison !
RépondreSupprimerUn génie Victor Hugo
Très belle page en ce samedi
Bises Miss Yves et bon WE
Béa kimcat
superbe j 'adore , 'surtout le premier tableau )
RépondreSupprimeret merci pour la découverte Victor Hugo avait vraiment beaucoup de talents
j 'ai visité sa maison à Guernesey , cette maison lui ressemblait
la maison d'un artiste malgré des meubles sévéres , mais une vue magnifique sur la mer
(merci de ton analyse sur le tableau de Guérin )
kénavo MISSYVES
Ce tableau m'a vraiment rappelé des maisons, des masures vues en Bretagne dans des hameaux isolés.
SupprimerChère Miss Yves,
RépondreSupprimerQuelle profondeur dans ce billet !
J'aime énormément la façon dont tu as traité le thème des Maisons en associant le dessin de Victor Hugo qui donne une âme à une ruine au tableau de Magritte.
On passe de la désolation hantée à la lumière mystérieuse du refuge.
C'est une approche intelligente et captivante.
Merci pour cette analyse littéraire et artistique !
Ton choix est magnifique.
Bien amicalement , Marie Sylvie
Chère Marie-Sylvie,
SupprimerComme j'aime la finesse de tes commentaires, celui-ci par exemple:"On passe de la désolation hantée à la lumière mystérieuse du refuge."
Amitiés
Cette maison à la porte murée mais aux fenêtres sans volets semble fantomatique, hagarde...C'est bien du Victor Hugo ! Et j'aime !!!
RépondreSupprimerTout est dit dans ce magnifique texte très dense de sensations confuses et déstabilisantes , qui fait écho à l'angoisse que l'on ressent en regardant , fasciné , cette maison étrange et sinistre qui semble nous fixer en retour et qu'on entendrait gémir si sa porte / bouche n'était pas murée : maison où se sont déroulés des drames dont les murs gardent la mémoire ? Et cela me rappelle des textes impressionnants de Louis Pauwels que j'avais lus autrefois dans une revue qui n'existe plus , Planète .
RépondreSupprimerBonne soirée!
Pulsatilla .
Moi aussi, j'ai lu des numéros de Planète!
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