Je regarde le bistrot en dix mots
Sous la lumerotte je regarde le bistrot
Il ne drache plus la brume le rend pâlot
Comme sous la poudrerie au Québec le jour
S'estompe et fadas sous l'effet de l'amour
Nos esprits et nos yeux se transportent en tap tap
La zique d'un café ristrette nos lèvres lapent
Champagné me sens plongé dans tes yeux jolis
Chez le dépanneur un client vite est parti
Le regard chafouin sans avoir laissé de sous
Et le barman nous salue d'un vigousse: "Et pour vous?"
Pour l'instant ce sera juste me désaltérer
Au bleu de tes yeux seul possible où je veux nager
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En France « chafouin » et « fada», au Québec « poudrerie » et « dépanneur », en Belgique « lumerotte » et « dracher », en Suisse « ristrette » et « vigousse », en Haïti « tap-tap » et au Congo « champagné »
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Je regarde le bistrot
je regarde le bistrot il est lumineux clair
comme un smog londonien et sa glauque clarté
nous crève les yeux nous fissure l’esprit et on rampe
là l’un vers l’autre dans nos yeux et nos esprits
pendant que le jour se casse nos lèvres sèches lampent
la musique de nos boissons de tes yeux jolis
comme mer de possibilités là devant nous
l’autre est parti sans laisser de pourboire
et le barman nous fixe nous dit alors vous
ce sera quoi ? ce sera pour l’instant juste boire
le bleu de tes yeux ton regard ton visage
dans la mer de choses possibles là où on nage
Extrait du poème À Bourges de Ian Monk, in 14 x 14 l’Âne qui butine, 2014
Pas mal, pas mal, cela nous force à nous concentrer.
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