Dysharmonie du soir (Pantoum)
1 Voici venir le soir où, virant à l'orage
2 Chaque goutte s'infiltre ainsi qu'un filament;
3 Transposé en image, elle lit Hurlevent,
4 Coups de foudre et éclairs éclairant le visage.
5 Chaque goutte s'infiltre ainsi qu'un filament
6 Le viol des frondaisons par le vent est carnage
7 Coups de foudre et éclairs éclairant le visage.
8 Le ciel est gris et noir, vrai tableau de Rembrandt.
9 Le viol des frondaisons par le vent est carnage
10 Coeur serré on sursaute, ainsi fait un enfant
11 Le ciel est gris et noir, vrai tableau de Rembrandt
12 La pelouse est noyée sous un tel arrosage.
13 Coeur serré on sursaute, ainsi fait un enfant
14 La croisée sous les coups va cédant au ravage
15 La pelouse est noyée sous un tel arrosage
16 Gong, souvenir du soir s'enfuit comme un néant
Quand Sainte-Catherine au ciel fait la moue, il faut patauger longtemps dans la boue . |
(Miss Yves)
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C’est un soir de vent, de tonnerre et de pluie. Elle est plongée dans la lecture des Hauts de Hurlevent en bande dessinée. Un brusque coup de tonnerre et la pluie persistante se change en pluie d’orage, avec des éclairs nets ou diffus, et un tonnerre qui dirait-on fouette les frondaisons dans les gris du soir. Par le cadre de sa fenêtre s’infiltrent des minces fils de pluie poussée par les coups de bélier que le vent assène contre l’abondance soudaine d’une pluie que ne veut ni homme ni herbe, pas plus que le tonnerre qui vous fait sauter comme un enfant, ou ce vent qui arrive presque à étouffer le gong du soir.
Sainte-Catherine, Harry Mathews, P.O.L., 2000
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Harmonie du soir
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !
Baudelaire
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