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jeudi 10 mai 2007
Apollibai. (2) Sur les flots ondulés...(collage)
Sur les flots ondulés que le fleuve Jin roule vers le nord-ouest
Du vin exquis dans les coupes mille fois remplies/
Attendez que je vous chante la chanson du chagrin/
Levant les yeux je contemple la lune resplendissante/
La fée des nuages et de la pluie ne saurait nous briser le coeur/
J'ébranle de mes chants les cinq montagnes sacrées/
Les bateaux n'attendent pas la lune pour guider leur retour/
Entourés de courtisanes nous nous laissons porter par les flots/
Il faut maintenant choisir entre les filles de Maoling/
Quant à moi je possédais un miroir magique/
Un miroir où le coeur se reflète comme un visage au fond d'un puits/
Je chante à voix haute jusqu'à ce que la lune brille/
La plus célèbre des fleurs et la plus enchanteresse des femmes/
Son éclat dure à peine le temps d'être aperçu/
-Pourquoi un beau vers ne servirait-il qu'une fois ? se demande Raymond Queneau dans Oulipo, la littérature potentielle, Idées Gallimard .
Partant de cette question j'ai réalisé un "collage "de vers de Li bai extraits de"Ecoutez là-bas sous les rayons de la lune."..Mille et une Nuits _de manière à suivre,de près ou de loin le déroulement du poème d'Apollinaire"Nuit Rhénane" ,dans Alcools
Nuit rhénane
Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme/
Ecoutez la chanson lente d'un batelier/
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes /
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu'à leurs pieds/
Debout chantez plus fort en dansant une ronde /
Que je n'entende plus le chant du batelier/
Et mettez près de moi toutes les filles blondes /
Au regard immobile aux nattes repliées /
Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent/
Tout l'or des nuits tombe en tremblant s'y refléter/
La voix chante toujours à en râle -mourir /
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l'été /
Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire