Un thème, un tableau: "Comme le ciel des peintures "(1)

 Article très intéressant sur le ciel en peinture ici 

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Et là, 

présentation de l'exposition du musée des Beaux-Arts de Caen, l'Horizon sans fin , 

d'où j'ai retenu cette photographie d'Elina Brotherus, 

Der Wanderer 2, série « The New Painting », 

référence explicite au tableau de Caspar-David Friedrich, Voyageur au-dessus d'une mer de nuages, parfois traduit par "Voyageur contemplant une mer de nuages".

Or, "Si l’on voulait réaliser une transposition plus fidèle de Der Wanderer über dem Nebelmeer, nous obtiendrions  : Le Voyageur/randonneur/vagabond sur/au-dessus d’une mer/d’un lac/d’un océan de nuages." Extrait de l'analyse du  site.

(Photo personnelle)

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Photo/tableau

Ici le randonneur est une randonneuse

Ici aussi, de dos, redingote de mise, 

Dame au centre, dressée , pensive est son assise.

Elle n’affronte ici ni tempête ni brise

À ses pieds un lac clair et non la nébuleuse.

Chez son alter ego, scène vertigineuse.

 « Voyageur contemplant… » Est-ce un titre trompeur ?

Hachurée en blanc gris, la ligne d’horizon 

Invisible à nos yeux, diluée dans la blancheur 

Isole un noir dandy, étrange  papillon

Face aux rocs déchirés, hautain sur la hauteur.

Sur la pierre, Elina semble en apesanteur.

Sur les monts éthérés planent des nuées diaphanes;

L’atmosphère n’est pas aux tourments romantiques ,

Songe-t-elle au chaos, fracas géologiques

Est-ce la protection d’entités épiphanes

Qu’elle appelle, à l’abri des  afflux touristiques?

Le temps s’est arrêté:  instant philosophique.

Miss Yves 

(photo du site)

Élévation

Charles Baudelaire

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,
Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l’air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins ;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
– Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !

Charles Baudelaire, Les fleurs du mal