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lundi 26 octobre 2015

Chez Bébert





C'est pas un' vie d'être patron d'troquet
Quel bain d'vapeur, l' chaufage est détraqué
On se croirait à Londres un soir de smog
Tiens la serveuse vient de casser un mug...
Il fait trop clair: faut qu'je chang'les ampoules
Tous ces soucis, ça me tue, ça me soûle
C'est pas la Mer de la Tranquillité
En plus d'tout ça, les charges ont augmenté!
Et l'autr'connard, radin.com qui s'casse
Qui fait semblant d'mettr' un rond près d'sa tasse!
Puis ces deux-là, les amoureux transis
Qui consomment pas, qu'est-c'qui font, I s' sourient!
I s'bécot'raient comme sur les bancs publics
Mais chez Bibi c'est privé, v'là le hic!
Je t'en fich'rais, moi, de la poésie
Les yeux dans l'vague à rester là, assis!
POUR VOUS C'EST QUOI ? Gin tonic, menthe à l'eau?
Café ristrett', café crème, diabolo?
Dans vingt minutes je ferme, j'vais pas attendre
Voilà la carte, pas la CARTE DU TENDRE !


Ainsi parlait, sans trop fleurir ses mots
Aigri, stressé, le patron du bistrot.

MissYves /
Yan Manque
Tas'd'bourges, l'âne qui rumine
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 Je regarde le bistrot

  je regarde le bistrot il est lumineux clair
  comme un smog londonien et sa glauque clarté
  nous crève les yeux nous fissure l’esprit et on rampe
  là l’un vers l’autre dans nos yeux et nos esprits
  pendant que le jour se casse nos lèvres sèches lampent
  la musique de nos boissons de tes yeux jolis
  comme mer de possibilités là devant nous
  l’autre est parti sans laisser de pourboire
  et le barman nous fixe nous dit alors vous
  ce sera quoi ? ce sera pour l’instant juste boire
  le bleu de tes yeux ton regard ton visage
  dans la mer de choses possibles là où on nage

  Extrait du poème À Bourges de Ian Monk, in 14 x 14 l’Âne qui butine, 2014


  L'oulipien de l'année/Zazipo

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